Quelles mesures de sécurité le site de Saint-Nazaire a mis en place depuis le confinement ?

Soazig Perrin, animatrice Hygiène Sécurité Environnement sur le site industriel de Saint-Nazaire, revient sur les mesures de sécurité mises en place depuis le début du confinement jusqu’à la reprise progressive des activités cette semaine.

Quel impact a eu le COVID19 sur l’organisation industrielle de Saint-Nazaire ?

Depuis le confinement, nous avions 200 véhicules VT4 à livrer à l’armée de Terre. Il y a quand même eu un maintien minimal de l’activité avec quelques personnes sur le site afin d’assurer les finitions et l’expédition. Le reste des activités étaient suspendues. De mon côté j’étais sur le site au début puis en télétravail pour minimiser les risques.

Quelles étaient les mesures de sécurité sur le site pendant le confinement?

Nous avions mis en place les gestes barrières et des affichages disposés un peu partout sur le site. Ils étaient parfaitement respectés, notamment du fait que les effectifs étaient limités. Pendant les semaines précédant le confinement, nous avions déjà bien communiqué sur les gestes barrières :  ne pas se faire la bise ou ne pas se serrer la main. Au moment du confinement, ces mesures étaient devenues habituelles.

Il faut que ces gestes barrières deviennent culturels

Dans quel état d’esprit étiez-vous ?

Au départ j’étais un peu frustrée de ne pas être au quotidien avec mes équipes, mais sinon j’étais plutôt sereine, car les gens respectaient les consignes qu’on avait données. Le plus compliqué était d’apporter les évolutions quotidiennes suite aux annonces gouvernementales et à nos connaissances vis-à-vis du virus, en constante évolution. Nous devions évoluer pour être le plus en adéquation avec les messages gouvernementaux et l’application terrain. Cela se traduisait par des réunions quotidiennes en interne sur le site de Saint-Nazaire, mais aussi de notre réseau HSE d’ARQUUS.

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Comment appréhender le virus ?

Le COVID19 est particulièrement subtil, car nos 5 sens ne vont pas nous indiquer sa présence. On ne le voit pas, on ne le sent pas, on ne l’entend pas, rien ne nous alerte. C’est là où c’est le plus vicieux, on ne voit pas le danger. Nous sommes obligés d’appliquer en tout temps les gestes barrières et les mesures de protection. Ce n’est pas notre corps qui va réagir face à un danger et un risque, ce qui rend plus difficile à le combattre.

Avec le retour progressif des employés, les mesures de sécurité ont-été renforcées depuis lundi ?

Je suis revenue le 1er avril sur le site afin d’anticiper le retour progressif de nos collaborateurs, et ceux à compter de lundi 6 avril. Nous avons dégondé et bloqué les portes qui pouvaient l’être afin de limiter le nombre de personnes utilisant les poignées. Nous avons mis en place de l’affichage visuel, des protocoles, des solutions pour passer les tourniquets.

Nous avons aussi signifié par des marquages au sol la distanciation d’un mètre obligatoire. 1 chaise sur 2 a été enlevée en salle de réunion. Des croix rouges au sol pour montrer les zones interdites afin de respecter les distances d’1 mètre. Nous avons condamné les distributeurs à café, fontaines à eau et viennoiserie. Pour compenser, nous distribuons des bouteilles d’eau à l’ensemble de nos collaborateurs. Ces points d’eau sont au plus proche des postes de travail.

Pensez-vous conserver certaines de ces mesures après la fin de l’épidémie ?

Oui tout à fait et je l’espère grandement. Déjà, nous devons garder l’habitude de se laver régulièrement les mains à l’eau et au savon.

Dorénavant nous avons une installation de distribution automatique de désinfectant, respectant la santé de nos salariés, pour nettoyer l’ensemble des outillages sur les postes de travail. C’est un vaporisateur désinfectant utilisé pour les outillages chirurgicaux dans les hôpitaux. Nous ne connaissions pas cela dans le milieu industriel, c’est quelque chose qu’on a installé depuis hier, mais cela rassure les opérateurs et ils respectent les consignes.

Comment s’est déroulée la reprise du lundi 6 avril ?

À 7h30, pour chaque nouvelle personne qui revient travailler sur le site, nous faisons une réunion d’information et une sensibilisation sur ce que l’on a mis en place, les protocoles et mesures à appliquer.

Il y a de nouvelles contraintes, mais les salariés les acceptent

Lorsque nous faisons un tour de table, les salariés sont contents de revenir travailler puisque le confinement est pesant. Ils sont rassurés de voir ce qui est mis en place au sein d’ARQUUS. Autant en début de semaine les premières personnes qui sont revenues avaient de l’appréhension, autant aujourd’hui elles se sentent rassurées et confiantes de reprendre l’activité. Les mesures en place sont respectées. La désinfection est réalisée avant et après l’utilisation des outils. Il y a de nouvelles contraintes, mais les salariés les acceptent. La santé de nos collaborateurs et de leurs familles est notre priorité.