Famille Bollée, Autorisation de circulation de la première voiture « locomobile »

Il est d'usage de la considérer comme le premier véhicule automobile pour particuliers (d'autant plus que le mot « automobile » -« qui se meut par soi-même »- apparaît pour la première fois dans les travaux de l'Académie française en 1875, cette dernière se prononçant alors sur son genre – masculin en l'occurrence).

L'Obéissante (ainsi baptisée en grande partie pour calmer les appréhensions de la maréchaussée et de la police, à son imposante approche) est le nom du premier véhicule routier à vapeur, construit en 1873 par Amédée Bollée.

Pesant 4 800 kg et offrant 12 places, elle pouvait atteindre 40 km/h en palier. Grâce à son changement de vitesse, elle pouvait gravir une côte de 12 % à faible vitesse. Le 26 mars 1873, Amédée Bollée sollicite auprès du préfet de la Sarthe l'autorisation de faire circuler sa « voiture locomobile » dans le département. Son projet de voyage du Mans à Paris nécessite de nombreuses démarches administratives et c'est le ministre des travaux publics Eugène Caillaux qui donne son accord le 26 août 1875.


Carte postale « l’Obeissante », première voiture locomobile

La famille Bollée compte trois fils, dont Léon. A 14 ans en 1885, il invente une sorte de pédalo, et se fait connaître. En 1896, Léon Bollée commercialise un véhicule à trois roues qui, fait nouveau, est équipé de roues à pneumatiques. Le moteur horizontal a été conçu par son frère Amédée. Il la baptise d'un mot de son invention « Voiturette » et en dépose le nom. La position à l'avant du passager fit surnommer la « Voiturette » : la « Tue Belle-mère ».

Fort de ce premier succès, Léon crée son entreprise, au Mans, et la baptise de son nom. Après le décès de Léon Bollée, en 1913, sa veuve Carlotta Bollée (née Messinisi) continue la production d'automobiles et d'armements.

La marque est finalement rachetée, en 1922, par la firme anglaise Morris. Elle devient « Morris-Léon Bollée », installée au Mans. La production commence en 1925 avec des véhicules équipés de moteurs Hotchkiss. L’usine fermera définitivement en 1931.